Changements climatiques
Les concentrations toujours en hausse de gaz à effets de serre dans l’atmosphère, dont le CO2, sont à la base des changements climatiques observés ces dernières années. Deux solutions se dégagent pour tenter d’inverser la tendance et de restreindre les hausses de températures moyennes sur le globe, hausses qui auront des impacts délétères à différentes échelles (plus grande fréquence d’évènements climatiques extrêmes, réfugiés climatiques, pandémies, pertes de biodiversité, impacts sur l’agriculture, etc.). Il convient de réduire les émissions, d’une part, et il faut tenter de neutraliser une partie de celles-ci, par exemple par la photosynthèse des arbres et la capture de carbone par les plantes et dans les sols.
Monétarisation d’un cycle naturel
La photosynthèse reste le seul et unique moyen efficace de fixer le carbone et donc de le retirer de l’atmosphère. Ce cycle naturel se perpétue depuis les origines de la vie sur terre. Aujourd’hui, il se voit reconnu pour ses vertus et est devenu non seulement précieux mais prisé et monétarisé avec le système de crédits carbone.
Marchés du carbone
Il existe essentiellement 2 marchés du carbone : le marché « cap & trade » articulé autour des obligations gouvernementales de réduire les émissions de gaz à effets de serre (Protocole de Kyoto) et le marché volontaire. Ce dernier prévoit la création et l’échange de crédits carbone « au-delà des règlementations obligatoires » notamment par des instances, institutions ou compagnies qui souhaitent s’assurer de mettre en place un mécanisme de transition en leur sein en parallèle avec un processus de décarbonation de leurs opérations.
Complémentarité avec d’autres modes de valorisation de la forêt
Il est concevable d’allouer diverses parties d’une propriété à des fins de capture de carbone : des zones peu productives (ex. friches) peuvent faire l’objet de plantations, des boisés productifs peuvent être mis en régime d’extension de cycle de coupe (de 15 ans à 30 ans) permettant un accroissement de la masse ligneuse et des zones de forêt peuvent passer en mode de conservation sans plus d’abattages. Certaines portions de la forêt peuvent, par ailleurs, échapper à l’un ou à l’autre de ces protocoles en fonction des souhaits des propriétaires (ex. zones de sylviculture traditionnelle, érablières, etc.). La valorisation par les crédits carbone est donc compatible avec d’autres modes de valorisation de la forêt.
Projet PIVOT (ECOTIERRA)
Le projet PIVOT (ECOTIERRA) propose des crédits carbone issus de forêts privées québécoises à des opérateurs divers, souvent canadiens, qui souhaitent améliorer leur bilan environnemental sur le sol canadien, voire atteindre un objectif de « neutralité carbone » au niveau des opérations dans un avenir déterminé. Le projet a été développé en partenariat avec la Forêt Hereford (près de Coaticook dans les Cantons de l’Est) et l’Université Laval et jouit du Standard VCS. L’objectif de recrutement d’ECOTIERRA est de 15 000 ha d’ici 2030. Celui-ci ne devrait impacter outre mesure les forêts privées du Québec (0,25% de la surface).